La peau, un prunier d’Éden
Son corps sous l’eau se devinait
Je la regardais, les lèvres muettes
Se mouvoir, onduler l’eau, ma voix fluette
Mon être pâmé, d’extase et angoisse
Un souffle, un regard, un mot pour que tout s’embrase
Tu viens à moi tel un mirage dont m’échappe les rouages
Mes yeux éperdus, voguant à corps sur les collines
En Homme craintif, un garçon sans âge
Des lignes, des arabesques opalines
Le voyage des larmoiements perlant de sa chair
Si je vous le disais pourtant que je vous aime
Que mon amour est pour vous un amour sans ère
Si je vous disais que mes mois, mes jours de silence
A peiner dans l’ombre, souffrir de votre insouciance
L’indifférence chagrine-t-elle plus que la haine
Ces yeux d’azur ourlant, la bouche vermeille
Je pense à vous, fantôme de mon sommeil
Me puniriez vous si les mots quittaient ma bouche
M’en voudriez vous si j’ose, si j’effleure, si je touche
Je la regarde encore, plongée dans son bain
La femme d’Edgar Degas, l’éponge à la main
Et j’imagine ce corps madone, si doux
Femme, on ne peut-être plus femme que vous